Le terme “dégroupage” fait appel à la fois à des normes juridico-économiques, à des données historiques et à une manipulation technique (télécoms et électronique). Le dégroupage est une “opération” qui consiste à ouvrir certaines lignes ou tronçons de lignes “télécoms” à la concurrence.
Historiquement, c'est l'Etat qui a fait construire les lignes téléphoniques du pays par un opérateur public ; en France : France Télécom. La libéralisation du marché des télécommunications en Europe (à partir de 1990) oblige l'opérateur national historique à mettre son réseau à disposition d'opérateurs alternatifs, en particulier les derniers tronçons de lignes, faits (en France) de fils de cuivre et qui seuls courent jusque vers l'abonné (vous, moi, jusque dans nos maisons). Les fils et les fourreaux dans lesquels passent ces fils sont la propriété de France télécom. Ce dernier tronçon vers l'abonné, ce “dernier” kilomètre est communément appelé “paire de cuivre”, le réseau final (ici en cuivre) est appelé “boucle locale”*.
Un opérateur qui voudrait fournir ses services en téléphonie et ADSL (Internet haut débit via les lignes de cuivre téléphoniques), et qui aura déployé son propre réseau parallèle national de câble ou de fibre optique, se trouve stoppé à ce dernier kilomètre (les travaux de génie civils parallèles n'étant pas envisageables, car financièrement décourageants et administrativement et logistiquement longs). Avant la concurrence, ces lignes de cuivre abonnés étaient toutes rassemblées vers un point de concentration et un seul, un commutateur, encore métonymiquement connu sous le nom de “Nœud de Raccordement Abonnés”. Les NRA sont des bâtiments appartenant à France Télécom (en France) et les fils de cuivre viennent là se connecter au commutateur. Le signal est ainsi récupéré et transformé pour être acheminé vers les plus grandes mailles du réseau de l'opérateur (villes, pays), aujourd'hui le plus souvent constituées de fibre optique (transport des signaux numériques par la lumière).
Le dégroupage de la “boucle locale cuivre” se passe de la manière suivante :
1. France Télécom ouvre (loue) son NRA aux opérateurs alternatifs afin qu'ils puissent venir y installer leurs propres commutateurs, leurs propres”DSLAM”, plus exactement dit donc : leurs multiplexeurs numériques d'accès abonnés (Digital Subscriber Line Access Multiplexer).
2. France Télécom débranche les fils FT pour conncecter le nouvel abonné au DSLAM de l'opérateur alternatif (si l'abonné a décidé de changer d'opérateur, évidemment).
Cette opération de dégroupage nécessite une intervention humaine (et la bonne volonté de FT !!!! :-x) et ne peut donc pas se faire à distance. C'est la raison pour laquelle il a fallu (et il faudra encore) un certain nombres d'années pour dégrouper l'ensemble des lignes abonnés du pays.
On parle de “dégroupage total” lorsque l'ensemble de la ligne (y compris la téléphonie classique) est transférée (transférable) vers un autre opérateur. On parle de “dégroupage partiel” lorsque la téléphonie classique reste chez l'opérateur historique.
* Le terme “boucle locale” n'est pas réservé au cuivre/ ADSL. On parle par exemple de “boucle locale fibre” pour la fibre optique “to the home” (jusqu'au foyer) ou de boucle locale “radio” (pour le Wimax par exemple).
Voir aussi : ADSL
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